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Introduction


 

L'idéal de perfection de l'espèce humaine est une idée ancienne et au cœur de nombreuses réflexions, que ce soit dans les domaines philosophique, biologique, médical, ou sociologique. Dès l'Antiquité, des philosophes comme Platon ou Aristote abordent cette question. Avec les progès scientifiques, la notion d'eugénisme, théorie visant à améliorer l'espèce humaine introduite par le britannique Francis Galton, fait son apparition au XIXème siècle. Il s'agissait alors de favoriser les « bonnes naissances » en se basant sur l'hérédité. L'eugénisme politique se développe à partir du XXème siècle, d'abord aux Etats-Unis, avec la mise en place de lois de stérilisations forcées. Les atrocités de l'Allemagne nazie illustrent tristement le stade ultime de l'eugénisme d'Etat. Après la Seconde Guerre Mondiale, l'eugénisme a une connotation péjorative et est vu comme criminel. De nos jours, avec les progès spectaculaires de la médecine et de la génétique, l'eugénisme réapparaît au cœur des débats. Ce nouvel eugénisme, moins axé sur l'amélioration de l'espèce humaine, viserait plutôt à assurer la conformité de l'enfant à naître aux désirs de ses parents (et de la société...) par une procréation médicalement assistée.

 

Ainsi , les théories et pratiques liées à l'eugénisme ont souvent durement marqué l'histoire et les sociétés, et l'on voit bien qu'aujourd'hui, comme dans le futur, de nouvelles questions se posent quant aux dérives possibles. Dans le cadre de ce travail, nous ne nous sommes pas penchées sur le versant scientifique du sujet. Nous avons voulu comprendre comment, au cours de son histoire récente, l'eugénisme et les différentes idéologies qui en découlent, ont été représentés dans différents domaines artistiques et perçus par les populations. De quelle manière l’eugénisme est-il représenté dans les œuvres artistiques et littéraires au cours du XXème siècle ?

 

Pour répondre à cette question, nous commencerons par reprendre l'histoire de l'eugénisme, en insistant plus particulièrement sur l'eugénisme nazi, avec l'étude de l'ouvrage documentaire de Boris THIOLAY Lebensborn, la fabrique d'enfants parfaits. Ensuite, nous verrons comment le régime nazi s'est emparé de l'art pour faire l'apologie de son idéal aryen. Pour cela, bien conscientes de ne pouvoir faire une revue complète, nous étudierons trois oeuvres emblématiques de l'époque : le film Les Dieux du Stade, la peinture Les Gymnastes et la sculpture Le Garde. Pour finir, nous étudierons deux œuvres d'anticipation, en lien direct avec les problématiques posées par l'eugénisme aujourd'hui : Le Meilleur des Mondes, et Bievenue à GATTACA.

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