eugénisme dans l'art tpe
eugénisme dans l'art tpe
De quelle manière l'eugénisme est-il représenté dans les oeuvres artistiques et littéraires au cours du XXème siècle ?
Conclusion
Les œuvres littéraires et artistiques que nous avons étudiées, Le Meilleur des Mondes de d'Aldous Huxley, Lebensborn, La fabrique d'enfants parfaits de Boris Thiolay, Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol, Le garde d'Arno Becker et les Gymnastes de Gerhard Keil exposent des points de vue différents sur l'eugénisme au XXème siècle. En effet, nous avons pu discerner au fil du temps comment celles-ci ont été créées, utilisées, représentées et anticipées.
La sculpture d'Arno Becker datant de 1938, Le Garde, représente un jeune homme, l'idéal Aryen, comme l'affiche de propagande Les Gymnastes de Gerhard Keil datant de 1939 ont participé à la propagande eugéniste pendant la Seconde guerre Mondiale en montrant une vision idéaliste de l'Homme, avec la représentation concrète de la race Aryenne. A travers l’exemple de ces deux œuvres, l’idéologie nazie fut clairement répandue dans le monde entier. Le livre, Lebensborn la fabrique d’enfants parfaits de Boris Thiolay nous offre l’histoire toute entière de l’eugénisme nazi, avec l’apparition des Lenbensborn, leur fonctionnement et l’aberration de leur utilisation ainsi que les conséquences désastreuses que subirent ses orphelins.
Après le développement historique, nous avons pu voir dans quelle mesure notre avenir peut être fragile face à un nouvel eugénisme.
Avec Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol, est exposée la manipulation génétique dans un futur proche, qui pourrait permettre à l'homme de se débarrasser de nombreux problèmes médicaux et mentaux. Mais aussi en allant jusqu’à viser la conquête du système solaire en passant par la perfection génétique. D’après Andrew Niccol, le réalisateur : « Comment situe-t-on la ligne qui sépare l’éradication d’une maladie de l’amélioration de l’être humain. Jusqu’où peut-on aller ? Doit-on considérer la myopie ou la calvitie comme une maladie ? Où faut-il s’arrêter ? ». Le message transmis est une mise en garde et un appel à nous considérer tels que nous sommes. Le message de ce film fait aussi écho à celui au roman d'anticipation d’Aldous Huxley, Le Meilleur des Mondes. Ce livre nous projette dans cette société future, où tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. Le Meilleur des Mondes décrit aussi ce que serait la dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude". Le monde dépeint dans le livre présente une société supposément parfaite où le simple fait de ne pas être heureux est considéré comme une grave incongruité. Les humains, sont ordonnés en castes d'aptitudes strictement délimitées, de la plus intelligente à la plus stupide.
L'évolution des points de vue dans les différentes oeuvres que nous avons étudiées est évidemment étroitement liée au contexte politique dans lequel elles ont été produites. Si l'on compare le message d'Aldous Huxley, contemporain de la montée d'Hitler, avec celui des différentes œuvres nazies, on se rend bien compte que l'idéologie eugéniste, quand elle était déjà source d'inquiétude pour l'un, était sournoisement répandue dans l'inconscient collectif par l'autre. Ainsi se pose la question du rapport de l'art (et des artistes) au pouvoir. Quand un régime totalitaire s'empare de l'art, celui-ci peut alors devenir une arme puissante de propagande, au service d'idéologies destructrices. A contrario, nous voyons que l'art, quand il est librement exprimé, nous invite à nous interroger et à réfléchir sur notre société, sur ce que nous sommes. Il nous éclaire.
Ce travail, dans lequel nous avons tenté de répondre à une question de départ, devient alors pour nous une source d'innombrables autres questions. Quand nous sommes face à une œuvre, sommes nous en mesure d'en saisir l'intention ? Qui commande l'oeuvre: l'artiste libre ou ses dirigeants ? Est-il plus facile de convaincre par la réflexion ou par l'absence de réflexion ?...
De même, ces œuvres posent la question de la réflexion éthique au sujet de l'eugénisme, et de la pensée scientifique plus généralement. La barbarie nazie nous prouve que l'idéologie eugéniste, qui pourrait présenter un aspect bienveillant en voulant améliorer le genre humain, peut s'avérer être une véritable menace contre l'humanité, lorsqu'elle est mise en place par un régime totalitaire, imposée à la population, sans réflexion éthique ou philosophique. C'est ce contre quoi les oeuvres de Aldous Huxley et Andrew Niccol nous mettent en garde en nous dépeignant les aspects inquiétants de cette idéologie. A l'heure où l'eugénisme, avec les progrès de la génétique, revient au cœur de notre quotidien et de notre mode de procréation, la réflexion éthique est plus que jamais nécessaire. Les leçons de l'histoire ne doivent jamais être oubliées. Car comme le disait, déjà au Moyen-Age, François Rabelais, « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».